Nick Simper (ou : la MK 1 est toujours alive).....
J'apprends (en temps utile) que Nick Simper joue à quelques encablures du port où j'ai mouillé mon trois mâts..... Hors de question de ne pas m'y rendre.... De plus il se produit (avec les Nasty habits) en première partie de Bernie Marsden, lequel jouera du Rory Gallagher (ce qui ajoute un intérêt supplementaire à la chose)... Well well well, planifions tout ça....
Nick Simper, premier bassiste de Deep Purple, évincé du groupe, de triste manière pour céder la place à Roger Glover, jouera avec son groupe des titres de la MK1.
Attaché aux symboles, accordant de la valeur aux géneses, et de plus je suis amateur de la MK1) il me fallait ab-so-lu-ment rencontrer cet homme.
Nick a décidé, avec quelques musiciens, de faire revivre la MK1 en interprétant, en live, les morceaux des débuts de Deep Purple. Nul doute qu'il cherche là à surfer sur les courants porteurs de la notoriété du meilleur groupe de hard rock ayant jamais existé. Nul doute non plus qu'il ravit là quelques nostalgiques.... Mais ….. Mais mais mais, vous verrez !
Mes préparatifs furent basiques, inutile de développer les problèmes rencontrés avec la FNAC.... Nous invitons Fred, batteur de nos amis (fan de Ian Paice) à nous accompagner. Il viendra de son côté, directement au Z7Konszertfabrik, on lui prend le billet....
GPS en marche nous arrivons (Ma fille Carmela, Fanny et moi) tout de même en avance à côté d'un horrible bâtiment, au fond d'une rue accessoirement non entretenue, mais comprenant, sur la terre battue, moult places de stationnement. Sur place nous retrouvons des membres des deux forums : Apollo, Kitatou (ou Lylian), J-Strat et sa dame... Nous voilà donc 6 des forum à nous retrouver. On prend les dernières news : oui, il est bien là (Bernie), nous avons (eux) assisté aux soundscheck.... T'as quoi en vue ? Quoi ?? Jon Lord, concert gratuit à Luxembours ? Etc.. Etc...
A nous sept nous représentons à peu prêt l'intégralité des clients... Il en viendra bien quelques autres, mais à l'ouverture des portes, si nous sommes 35, c'est beaucoup. C'est compter sans la méticulosité helvète ni la précision suisse. Sans s'presser, les autochtones prendront possession des lieux à l'heure dite, et nous serons bien 10 fois plus nombreux au moment du show. Peu d'empressement des autres pour tenir le premier rang.... Nous y voilà bien installés, Fred nous ayant rejoint ! A ce premier rang, Appollo comprend de mieux en mieux pourquoi mon pseudo est
Mad dog !
Les lumières s'éteignent, les Nasty Habits et Nick montent sur scène. The show is on.....
Alors
quel régal, mais quel pur régal d'entendre, là, successivement "And The Adress", "Painter", "Mandrake Root", "Emaretta", "Wring That Neck","Chasing Shadows", "Bird Has Flown", et en final "Hush", avec au passage un morceau des Doors : "Roadhouse Blues" don Nick dira : "Ce n'est pas de deep purple mais c'est juste un morceau qu'on aime bien)".....
Les "die hard fans" (le Dog surtout) ont l'écume aux lèvres. Les autres resteront mitigés, car il y a beaucoup à redire, sur ce concert !!!!
Le groupe, les Nasty Habits, un rock band viennois habitué à accompagner des rock stars, a du comme son nom l'indique prendre de sales habitudes. Des reviews, ça et là, les présentent comme bons (mot poli à l'extrême ?) mais là, ce soir là au Z7 Konzertfabrik de PRATTELN.... Oups !
Présentons-les. Difficile d'avoir leur pedigree, mais je les ai trouvé sur la toile
http://www.nastyhabits.at/index.htm ....
Une démo est visible ici :
https://www.youtube.com/watch?v=B-XFjlX-UlQ L'orgue, côté jardin. Pas de Hammond, deux misrables synthés qui délivrent un son tout juste supportable ! Helmut Puschacher qui se tient campé derrière, les yeux rivés sur les claviers, en jean et chemise grise à rayures verticales, a le charisme d'un agent de change en période de crise... Son jeu, en dessous de la moyenne, fut cependant relevé par son solo, au milieu de "Wring That Neck". Tentant de faire comme Jon Lord, Helmut nous a asséné une impro mozarto-n'importequoitiste digne de Richard Clayderman, sans emphase, sans portée, sans feeling … Faisant preuve d'une impressionnante absence scénique, ce pianiste n'a pas marqué de son empreinte le show....
Nick, à sa droite, s'éclate vraiment. Sourire, plaisir de jouer, il baigne dans son élément et vit sur ses acquis. Il se plantera tout de même, après le morceau "Emaretta", en annonant un instrumental : "Emaretta, euh, no, that's what we just played : Wring That Neck". L'émotion, mister Simper ? Rien à dire sur sa prestation. On y était, là, avec lui !
Vient ensuite, à la batterie, Peter Brkuzik (qui fait partie d'un CREAM tribute band). Prestation que j'ai trouvé correcte (mais Fred a relevé plein de défauts). La rythmique de la MK 1 étant un de leurs atouts, l'intro de "Chasing Shadows" par exemple m'a fait craquer (zyeux humides et tout et tout !). Torse nu pour afficher une musculature que ne renierait pas Ian Paice, Peter a fait son taf, semblant moins laborieux que le reste de la bande, chanteur excepté.
Le chanteur, justement, on y vient. Christian Schmid a fait le show. Exhubérant, sautillant, bondissant, grimaçant, de belle manière. Il a largement compensé la mollesse des autres membres du band... Mais... La voix, sympa, mais qui reste à travailler, ça a été. Le reste, les bonds, sautillements, mimiques, chorégraphie.. Euh, ça collait pas vraiment avec le répertoire (imaginez qu'à la place de Ian Gillan, le trio Blackmore - Lord - Paice ait recruté Mick Jagger). Prestation curieuse, décalée. Pas à jeter, non. Un peu dérangeante. Au moins il nous aura amusé !!!
Last mais pas vraiment least, Chris Heissenberger à la guitare avait lui aussi les yeux rivés au sol. S'il a jeté quelques regards vers la salle et vers ses comparse (furtivement), son attitude générale était à l'application (comme pour un débutant) et à l'hyper concentration. Comme aux répètes ? Dur de faire du Ritchie Blackmore, avec une attitude aussi mollasse...
Pas de Hammond, absence de strat... Groupe sans cohésion, machine pas très huilée, les Nasty's n'ont pas convaincu.
Au final, il manquait juste la perfection que nous avait servi ce groupe un peu prog qui s'appelait alors Deep Purple, et dont l'avenir, avec ce chanteur mou, ce bassiste limité, et surtout ce guitariste égomaniaque, semblait compromis.....